À première vue, la série J’aime Julie S. avait tout d’une webréalité. Voici d’ailleurs comment son producteur, Pierre Côté, la présentait sur Espace Canoë il y a quelques semaines: «J’aime Julie S. propose aux internautes de devenir les témoins privilégiés de la quête de Julie pour trouver l’amour en utilisant Internet comme moyen de rencontre.
Pour y arriver, elle devra choisir son amoureux potentiel parmi 12 candidats qu’elle aura d’abord soigneusement sélectionnés parmi les centaines de milliers de célibataires membres de Réseau Contact.»
Julie S. a rencontré les 12 candidats lors d’activités diverses en janvier et février. Tous ont accepté d’être filmés par Pierre Côté, qui réalise aussi la série. On promettait aux douze hommes une deuxième rencontre avec Julie S. si ils étaient sélectionnés par la belle célibataire.
Mais voilà, on leur a appris la semaine dernière que Julie S. n’existait pas réellement. Qu’il s’agissait en fait d’un personnage interprété par Marie-Soleil Roy, la conjointe de Pierre Côté. En d’autres mots, on leur a appris qu’ils avaient été les acteurs involontaires d’une sorte de Surprise sur Prise affectif.
Sur la page personnelle de Julie S. disons que les réactions sont assez virulentes : j’en suis tout à l’envers, comment on peut niaiser les gens comme ça aussi longtemps, écrit martincloutier77, un des candidats rencontrés par la prétendue Julie.S.
«En résumé c’est comme un dîner de cons, 12 cons invités à une rencontre… … et maintenant ils viennent de se rendre compte de la supercherie… … au moins maintenant ils le savent, écrit pour sa part Léa27.»
D’autres crient à la manipulation et au manque de compassion de la production et accusent Pierre Côté d’avoir «profité» d’eux.
«Julie Simard est une totale invention, avoue Pierre Côté. L’objectif était d’explorer la zone grise entre la réalité et la fiction, aller une coche plus loin que la télé-réalité. C’est un exercice de style sur ce qui est vrai et n’est pas vrai. Mon but était de ne pas révéler aux candidats qu’il s’agissait d’une fiction avant la diffusion des 12 épisodes, mais pour des raisons légales j’ai dû leur faire signer un nouveau contrat ce week-end. »
Quatre candidats ont refusé de signer…
Lorsqu’on le questionne sur la moralité de son concept, Pierre Côté avoue que c’est «borderline». «Je me suis demandé si je faisais mal à ces gars-là, mais j’en suis venu à la conclusion que non. Je savais que ce serait controversé. J’assume entièrement les réactions que ça provoque. »
Bien sûr, le concept de J’aime Julie S. rappelle celui de Lonelygirl15, cette prétendue adolescente qui tenait un vlog sur YouTube. Après une enquête menée par des blogueurs, on a finalement appris qu’il s’agissait d’une série scénarisée et réalisée par une équipe de concepteurs de Los Angeles. La différence ici est que de «vraies» personnes ont été utilisées dans une fiction, sans le savoir.
Le premier épisode de Julie S. devrait être mis en ligne sur Canoë.tv aujourd’hui. Pierre Côté prévoit déjà une deuxième saison «axée sur la fiction seulement».
Je suis curieux de savoir ce que vous pensez de ce mélange des genres.
Pour faire le tour de la question :
Le blogue de Pierre Côté
J’aime Julie S. sur YouTube
J’aime Julie S. sur Espace Canoë
Le blogue de Julie Simard sur Espace Canoë
La série sur Canoë.tv
Et puis cette vidéo récente où Julie S., démasquée, tente encore de jouer le jeu.
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=skDkyzLXTdE[/youtube]